Entreprendre...de la hauteur

« Pilotez un avion pour mieux piloter vos projets d’entreprise », voilà comment Carole Friedrich, manager et spécialiste des ressources humaines, résume cette formation d’une demi-journée au départ de l’aérodrome de Colmar et à destination de son propre objectif professionnel, ou personnel.

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RH Attitude propose depuis cinq ans la gestion des ressources humaines à temps partagé pour des sociétés. Sa directrice, Carole Friedrich, allie sa passion du vol en ULM à son expérience professionnelle au travers d’un module de formation atypique. « Lors de mes cours de management, je me suis aperçue que je faisais de nombreux parallèles avec mon expérience de pilote. L’idée d’allier mon métier et mon goût pour le vol est ainsi née il y a plus d’un an ».

Un power point, comme au bureau

8 h 30, trois dirigeants débutent leur formation d’optimisation de projet d’entreprise. Fiche de projet et power point vidéo projeté rappelleraient une journée conventionnelle de travail, si il n’y avait pas le vrombissement des avions de l’aérodrome de Colmar. La formatrice, Carole Friedrich, sera l’instructeur au sol durant toute la matinée. Et pour parler de gestion de projet d’entreprise, rien de tel que le vocabulaire de pilote.

« Dès le décollage, le but du pilote est d’atteindre sa destination. Il en est de même pour l’entrepreneur qui doit atteindre ses objectifs». Se concentrer sur son cap et sa navigation, à vue ou avec des partenaires, par exemple. Ou encore avoir une lecture transversale sur son projet et anticiper l’imprévu. Autant de points communs mis en exergue ce matin-là.

L’organisation tout d’abord, c’est évaluer son environnement. Météo, relief, état du marché ou conjoncture économique. Anticiper des changements de cap, évaluer les coûts, comme la consommation de l’ULM (ultraléger motorisé). Le pilotage du projet c’est la maîtrise de la trajectoire, le suivi du tableau de bord ou du business plan, la gestion des ressources techniques et humaines. La communication est elle aussi primordiale. En étant clair avec la tour de contrôle ou avec ses interlocuteurs. Il faut favoriser les conditions d’écoute malgré les nombreux parasites sonores. C’est être clair sur la vision du but à atteindre et s’en donner les moyens.

11 h. Le cours théorique terminé, c’est le pilote instructeur Gilbert Pâques qui prend le relais. Tour à tour, les trois entrepreneurs vont voler en doubles commandes durant 30 minutes. On commence systématiquement par la lecture de la chek list. On en vérifie tous les paramètres. Et il est important de s’y tenir même avec de l’expérience, parce que la routine est un facteur de manque de vigilance.

Le vol en thérapie

Sacha Goepp est le premier à décoller. Dirigeant d’une société de l’Internet, il a fait faire cette formation à l’un de ses cadres il y a un an. « Et il m’en parle encore » , s’amuse-t-il. « Surveiller la hauteur, la vitesse et l’assiette tout en gardant la visibilité sur son cap, on le fait déjà dans notre entreprise. Mais là, on mesure en temps réel l’effet de nos prises de décision ».

Prochaine étape pour Carole Friedrich : obtenir son certificat d’instructeur ; et pourquoi pas un jour, proposer de la « flying therapy ». « Faire voler les gens, c’est leur faire prendre du recul sur les événements de leur vie, et leur montrer qu’ils sont capables tout court », conclut-elle.

Article paru dans le journal L'Alsace
Edition du dim. 29 mars 2015
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