Le coavionnage ne décolle pas
Après le covoiturage, le coavionnage débarque sur Internet. Des sites proposent de partager un vol pour en diminuer les coûts.
La pratique du coavionnage commence à se développer tout doucement avec l’apparition de sites dédiés sur Internet. Elle concerne essentiellement les pilotes de petits appareils de loisir, reliant des aérodromes. Le 9 juillet, Wingly, une entreprise française s’est lancée sur le marché.
Le principe est simple sur le papier. Un pilote met en ligne une annonce où il indique le vol qu’il compte effectuer, la date et le nombre de places disponibles. Cependant, comme pour le covoiturage, la pratique peut rencontrer quelques problèmes avec la légalité.
La pratique n’existe pas à Colmar
À l’aérodrome de Colmar, la pratique ne semble pas avoir fait d’émules. Sur les différents sites proposant du coavionnage, aucun départ depuis la cité de Bartholdi n’est disponible. Les membres de l’aéroclub de Colmar indiquent ne pas connaître ces sites.
Le principe du coavionnage existe, mais uniquement sous une forme particulière, entre pilotes, comme l’explique Augustin Hyvernat, jeune membre du club : « Parfois quand on part sur un vol long, on vole à deux. Un des pilotes fait l’aller et l’autre, le retour, ça permet de partager les coûts. Un pilote autorisé peut emmener des amis aussi, mais il doit toujours au minimum payer sa part ».
La centaine de membres du club réserve un des cinq appareils disponibles sur un site en interne. « Il y a aussi sur l’aérodrome des privés qui possèdent leur propre appareil et qui peuvent voler quand ils le souhaitent. » indique Augustin Hyvernat. La manière dont sont utilisés ces appareils privés est plus difficile à contrôler.
Le vol de loisir, une activité très encadrée
« On est une association à but non lucratif. On n’a pas le droit de faire de la pub. Le club dispose d’un quota de vols de découverte, pour aider au financement, mais il s’agit d’un nombre d’heures bien défini. Les membres du club paient la location de l’avion mais nous ne sommes pas soumis à la TVA. », ajoute Rémy Schillemann, également membre de l’aéroclub de Colmar. Il est donc exclu d’emmener des personnes étrangères au club à leur demande d’un endroit à un autre.
La plupart des sites de coavionnage indiquent les règles à respecter pour rester dans la légalité et ne pas tomber dans le vol commercial. Le pilote ne doit pas tirer de bénéfices du vol et obligatoirement contribuer au paiement. Le vol doit être prévu à l’avance et le pilote ne fait que proposer des places disponibles dans son avion.
Article paru dans le journal DNA
Edition du mer. 12 août 2015