Lors d'une journée découverte du vol à voile réservée aux femmes et organisée au niveau national, le club de planeurs de Colmar a largement ouvert ses portes dimanche afin d'injecter à ces dames la passion de ce loisir peu habituel et d'attirer de nouveaux pilotes.

« Si jamais vous deviez vous éjecter, vous tirez ces deux leviers, et pour le parachute il suffit de tirer cet anneau », explique Michel Windenberger, l'un des pilotes du club, à une jeune femme qui a décidé de tenter un premier vol. L'instructeur se veut rassurant malgré tout : « On n'a jamais besoin du parachute et pendant ces dix minutes que nous allons voler vous n'aurez pas le temps d'avoir peur ! »

Elles ont pu monter à une hauteur de 400 m

De nombreuses femmes ont été tentées par le programme de la journée, appelée « Ça plane pour elles ». Les passionnés des deux sexes du vol à voile du club colmarien les ont introduites aux techniques du vol, au fonctionnement des planeurs, à la science des courants d'air. Et ils ont surtout essayé de leur transmettre le sentiment que donne ce sport, en emmenant les plus courageuses à de petits vols d'initiation. Pour 40 € - la moitié du tarif normal d'un vol d'initiation - elles ont pu monter à une hauteur de 400 m environ. Après le décollage à l'aide d'un avion remorqueur, le planeur n'utilise que les énérgies éolienne et solaire, un sport « parfaitement en harmonie avec la nature », selon Jutta Sturm. Elle est pilote du club et vient de rentrer de la Suède, où elle s'est entraînée avec l'équipe de France féminine pour le prochain championnat du monde.  

« Quand on est entraîné, on peut voler jusqu'à quatre, cinq heures, mais le but d'aujourd'hui était simplement de montrer aux femmes intéressées la sensation qu'on a dans l'air, ce sentiment de planer, d'aller comme d'une vague à l'autre », note Jutta Sturm.  

Les pilotes fraîchement initiées ont visiblement apprécié leurs dix minutes dans l'air ! « C'était génial ! J'ai même un peu tenu les commandes et cette sensation de ne pas avoir de moteur est impressionnante. Et la vue de Colmar... », lance une jeune femme qui « a voulu tester ses limites ».

Au club colmarien, seulement 10% des membres sont féminins

Au club colmarien, seulement 10% des membres sont féminins, en accord avec la moyenne nationale. Pourtant, avance Jutta Sturm, « les femmes sont plus douées : elles sont plus sensibles aux mouvements d'air ». Son collègue Michel Windenberger est d'accord et ajoute : « Elles ont le grand avantage d'être plus résistantes au mal de cœur ! »  

Sa femme Sylvie Windenberger, la pilote qui a organisé la journée, souligne aussi que le vol à voile est souvent le tremplin vers une carrière dans l'aéronautique, soit comme pilote, mécanicienne, ingénieur... « C'est un loisir qui est bien pour les femmes. On s'y affirme, on prend confiance en soi, on oublie le stress quotidien. » Jutta Sturm le résume ainsi : « Le vol à voile, c'est une médecine ! »

Elisabeth Wallmann

Renseignements : www.maytica.com/planeur/ ou Jutta Sturm, Tél: 06 16 77 15 08

Article paru dans le journal DNA
Edition du mar 29 juin 2010
Photo N. Pinot