Femmes dans les airs
Le club de vol à voile de Colmar a organisé hier une journée d’initiation réservée aux femmes. L’opération était initiée pour la deuxième année par la fédération française.
« Il n’y a que 10 % de femmes parmi les pilotes de planeurs », constate Christophe Sturm, président du club de vol à voile de Colmar. C’est pour cette raison que la fédération a réagi en proposant hier des vols à tarif réduit pour faire la promotion de ce sport auprès des femmes.
« Ce sport nécessite des qualités de patience, persévérance»
Dans le club de Colmar, cette proportion est la même avec six femmes sur 70 membres, mais l’une d’elles, Jutta Sturm, est championne de France 2009 (DNA de samedi). L’an dernier, près de 30 femmes avaient testé ce sport. Hier, à la mi-journée, elle était une dizaine.
Engin sans moteur, le planeur est tiré dans les airs par un avion-remorqueur puis il vole sur les courants ascendants d’air chaud ou sur les ondes constituées autour du massif des Vosges.
« Ce sport ne nécessite pas de force physique particulière, mais des qualités de patience, persévérance, responsabilité, concentration », précise le président. Il met aussi en avant les bénéfices que les jeunes peuvent en tirer. « Ça responsabilise. Un jeune qui commence le planeur à 15 ans, ne va pas risquer sa vie en voiture. Et ce sport peut apporter de nombreux débouchés dans les métiers de l’aéronautique. » Lui-même a commencé le planeur à 15 ans, pour devenir pilote de ligne, de chasse et instructeur chez Air France. « 40 jeunes qu’on a formés dans notre club travaillent aujourd’hui dans l’aéronautique, un secteur qui a du mal à recruter. »
Le président déplore cependant les contraintes que connaît son club depuis le déménagement du hangar de l’autre côté de la piste en 2007. Aujourd’hui, la piste est difficilement accessible car le terrain est coupé en deux. « Nous avons perdu beaucoup d’heures de vols. Avant 2007, nous étions à 6 000 pour tomber à 1 200 en 2007. On remonte doucement la pente. »
S’il ne conteste pas que ce sport est cher (surtout à cause du remorquage), il considère qu’il ne l’est pas plus que le ski ou la moto.
V.F.
Article paru dans le journal DNA
Edition du lun. 06 juin 2011
Photo DNA - Julien Kauffmann