Défense - Armée de l’air
L’Atlas colmarien
L’A400M Atlas, l’avion-cargo d’Airbus s’est posé hier matin sur le tarmac de l’aéroport de Colmar-Houssen. Il a été baptisé Ville de Colmar, marquant ainsi les liens qui ont uni l’armée de l’air et sa base aérienne 132 de Meyenheim, avec le nord du Haut-Rhin.
Après Orléans, où se trouvent la BA123 et son escadron “Touraine”, celui des A400M Atlas, puis Toulouse, siège d’Airbus, c’est au tour de la Ville de Colmar de figurer sur le fuselage de cet avion-cargo opérationnel depuis fin 2013.
Le nom, mais également les armoiries, ont été marqués hier sur ce mastodonte doté de quatre turbopropulseurs et disposant d’une capacité en soute de 342 m3 contre 160 m3 pour le Transall C-160, son prédécesseur, encore en service au sein de l’armée de l’air.
« Ce baptême permet de garder le souvenir intact de la base aérienne 132 » Le général Mercier
En fin d’après-midi, une cérémonie officielle, présidée par le général Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, s’est déroulée sur l’aéroport colmarien en présence notamment de militaires du régiment de marche du Tchad (RMT), de la base aérienne 116 de Luxeuil et de commandos parachutistes de l’air n°20.
Le « patron » de ces fusiliers était d’ailleurs présent. Le général David Pincet, qui commande la brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention, n’était pas en terrain inconnu puisqu’il fut le dernier commandant de la BA132 de Colmar-Meyenheim avant sa dissolution en 2010.
C’est lui qui, en octobre 2013 a proposé au général Mercier que la ville de Colmar postule pour figurer sur la carlingue de cet A400M. La demande, officielle, de la ville de Colmar a été retenue. « Ce baptême permet ainsi de garder le souvenir intact de la base aérienne 132 René Pépin », a relevé le général Mercier.
L’armée de l’air dispose aujourd’hui de six A400M, le 7e devrait arriver dans 15 jours. « La loi de programmation militaire prévoit la livraison de 15 cargos d’ici 2019 et 25 en 2025 », indique le général Mercier. Dans son ordre du jour le « cinq étoiles » a souligné toutes les qualités d’un avion qui « affirme l’autonomie stratégique de la France » et « représente un saut technologique sans précédent ».
A titre de comparaison, l’Atlas peut transporter 21 tonnes de matériel en 8h à 5000 km (soit un Paris-Dakar) tandis que le Transall, pour la même distance, mettra deux jours et ne pourra embarquer que 6 tonnes. La soute de l’A400M peut contenir deux hélicoptères Tigre ou trois véhicules de l’avant blindé (VAB) ou encore 116 parachutistes.
Et si l’aéronef a effectué ses premières missions opérationnelles l’an dernier, notamment en Afrique, il faudra attendre 2016 pour qu’il puisse larguer des parachutistes.
Seul Gilbert Meyer, dans son discours, a fait référence au crash d’un A400M à Séville le 9 mai dernier, lors d’un vol d’essai, la capitale andalouse étant le lieu où se trouve l’usine d’assemblage final du transporteur. Alors que tous les pays dotés de l’Atlas (Allemagne, Grande-Bretagne, Turquie, Malaisie) ont décidé de suspendre les vols de leurs appareils en service, la France les a maintenus. « Seuls les vols extrêmement prioritaires en opérations seront autorisés », indiquait ainsi le 10 mai le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Le vol d’hier était donc une exception.
Article paru dans le journal DNA
Edition du ven 29 mai 2015