Le vol des Elles !

 

Une météo favorable, une organisation bien rodée ont fait de la journée « Ça plane pour elles » un succès indéniable. Plus d’une vingtaine de vols ont été réalisés dans la journée de dimanche, grâce à la coordination et à l’investissement des membres du club de vol à voile de Colmar (CICVVA).

Elles étaient nombreuses à venir à l’aérodrome pour connaître l’ivresse du vol libre, grâce à l’opération menée depuis 2010 par le club colmarien pour inciter les femmes à découvrir un sport où elles sont malheureusement encore peu présentes, environ 10 % des pratiquants. « Le temps est favorable aujourd’hui à la pratique du planeur. Il y a des cumulus, qui sont des repères à la recherche des courants d’air chaud qui permettent au planeur de prendre de l’altitude. Ils matérialisent le haut de l’ascendance » explique un instructeur. « Mais nous avons de la chance ici, nous pouvons pratiquer notre activité tout au long de l’année. En hiver on profite d’un vent de sud-ouest, compressé par les montagnes, il descend une fois passé par-dessus puis remonte et crée un phénomène d’ondes. Il faut prendre le ressaut pour s’élever. Dans ce cas on ne vole pas avec les courants ascendants, mais on parle de vol d’onde ».

Nelly a répondu à l’invitation de son petit-fils. À presque quatre vingts ans, c’était la première fois qu’elle montait dans un planeur. « C’était magnifique, je le referais ! Qu’est-ce qu’on est bien là-haut, on a une très belle vue et le silence ! Je serai bien restée plus longtemps » ! regrette-t-elle, mais pour que chacune puisse profiter de la journée, il était difficile, du décollage à l’atterrissage de rester en l’air plus d’une demi-heure. Danièle aussi revient ravie de son expérience. « On a d’abord tourné et tourné, et tout à coup on est monté. Le point de vue changeait à chaque fois, on voyait autre chose, et toutes ces maisons qui devenaient de plus en plus petites et on voyait au-delà des montagnes. J’étais très surprise, au décollage comme à l’atterrissage, le vol est d’une douceur incroyable » ! Une sensation qu’elles ont toutes partagée. « J’imaginais cela un peu plus sportif, mais c’est très souple » confirme Marie-Claire. « Ça faisait longtemps que je voulais essayer. Être ainsi entre deux éléments dans une totale quiétude, procure une véritable sensation de liberté ». Anne, elle, parle d’élégance et de finesse. « On a l’impression de se laisser bercer, une sensation de légèreté et un point de vue exceptionnel. C’est très élégant comme avion ». On sentait qu’avant le départ, Isabelle n’était pas très rassurée. « C’est un collègue qui m’a dit que c’était super, alors j’ai profité de cette journée pour essayer. Je n’étais pas très rassurée au décollage, ça secouait quand même un peu et les changements de direction m’ont surprise. Puis on s’habitue et on se rassure, ça dégage une incroyable sérénité, c’est magnifique » ! Claudine a voulu faire une surprise à sa fille Élodie, pour marquer la fin de ses examens et du travail fourni. « Elle vient de passer son baccalauréat, qu’importe le résultat, elle méritait ça. J’ai réussi à lui cacher jusqu’au dernier moment pourquoi nous venions ici. Quand elle a su pourquoi nous étions là, elle était ravie et m’a embrassée ». « Mortel ! » s’est écrié Élodie en descendant du planeur. « C’est incroyable ! c’est aussi doux qu’un avion de ligne. C’est génial, on a une autre perspective. Au sol on suit un tracé défini, là on est totalement libre » ! Une journée où les femmes qui n’ont pas manqué de voler, n’ont pas non plus manqué d’envolées lyriques, et aura sûrement réveillé des vocations.

Renseignements sur : http://planeur-colmar.net

 

 

 

Article paru dans le journal DNA

Edition du Mardi 27 Juin 2017