Avion ultra léger - Pilote d'essai de son propre biplace

Assembler de toutes pièces un avion ultra léger n'est pas chose banale, mais ce n'est rien comparé à l'émotion et à la fierté lors du premier vol.



C'est ce qu'a connu et raconte Gilbert Pâques mercredi après-midi sur l'aéroport de Colmar-Houssen. Grâce à la ténacité du responsable d'AUL formation (avion ultra léger), il accueille depuis peu les multiaxes de classe 3, tels que le skyranger Swift moteur Rotax 912.

Comment en arrive-t-on à construire son propre avion ?

Je pratique l'aviation depuis 30 ans en ayant commencé sur un autogyre (NDLR : aéronef qui ressemble à un hélicoptère). Depuis, j'ai déjà construit cinq machines. Celle-ci est destinée aux futurs pilotes que je forme dans mon école créée il y a trois ans. Aucun de ces appareils n'est monté en usine, je reçois le matériel, l'assemble et, normalement, il doit voler.

Quelles connaissances faut-il avoir pour assembler son propre avion et quel en est le coût ?

Je déconseille à quiconque qui n'a pas de solides connaissances en mécanique et en motorisation de se lancer dans ce travail dans lequel il est difficile d'improviser. Personnellement, je possède un garage automobile dans lequel j'ai pu monter le moteur et faire la peinture, la structure étant assemblée dans un hangar de l'aéroport. Si le kit s'achète à 16 000 €, il faut rajouter le prix du moteur, les éléments d'avionique ainsi que le parachute, utile en cas de problème puisqu'il permet à l'avion de se poser en douceur, soit un total de 45 000 e. Le temps de travail est également important, puisque depuis six mois, j'y consacre quotidiennement une à deux heures.

Quelles précautions avant un premier vol ?

Sur ce type d'appareils, il n'y a pas de contrôles oppressants de la part des autorités. Je ferai aujourd'huiun petit vol vers les collines à l'ouest afin de rester toujours à proxmité du terrain, sans prendre d'altitude, pour vérifier ses réactions. Je suis confiant, mais, bien que n'ayant pas peur, je mentirais si je disais que je n'ai aucune appréhension.

Dix minutes plus tard : alors quelles conclusions ?

Aucun problème, malgré un vent assez turbulent. Il tient parfaitement le cap et je trouve même qu'il est plus performant que celui qui me sert pour l'instruction. Maintenant, avant de confier cette machine d'un poids de 250 kg, avec une autonomie de 500 kilomètres, aux élèves ayant obtenu leur licence ULM, il faudra consacrer une quinzaine d'heures à l'essayer en diverses situations comme les vols lents que je pratique lors de reportages photographiques, puis en vitesse de croisière et rapide ainsi qu'en virages serrés.

Y ALLER : AUL Formation, 43 route de Strasbourg (aéroport) pour baptêmes de l'air, excursions, photos et vidéos, événements ainsi que formations.

NAVIGUER : http://www.aulformation.com/

Article paru dans le journal L'Alsace
Edition du sam. 27 février 2010
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