« Chaque année, la Fédération française d’aéronautique organise une opération portes ouvertes dans tous les aéro-clubs de France. Depuis 2007, nous n’y avons plus participé. Le club était dans une situation dramatique. Aujourd’hui il revit et tient à le faire savoir, en prenant part à cet événement national », précise Stéphane Wagner, nouveau président de l’aéro-club colmarien depuis septembre 2011.

Après près de six ans d’un âpre combat pour éviter sa fermeture, l’aérodrome redémarre. Fan d’aéromodélisme et pilote passionné, Stéphane Wagner n’a pu s’empêcher de voler au secours de l’association quand celle-ci s’est trouvée face à de gros problèmes financiers. Grâce à ses compétences de chef d’entreprise, il a réussi à réduire la dette, à renégocier les emprunts et à trouver une solution de remotorisation pour les avions restés cloués au sol.

L’association avait en effet acquis, pour 600 000 €, trois avions ultra-modernes, à moteur diesel, plus silencieux que les autres appareils de la flotte, mais nécessitant un changement de moteur toutes les 1500 heures de vol (soit tous les 3 ans environ). Le motoriste ayant fait faillite, les avions ne pouvaient plus voler. « Aujourd’hui, on est sorti de l’impasse. Les problèmes sont derrière nous. Un des avions vole déjà, le deuxième reprendra du service cet été. »

Apaiser les relations avec les riverains

Outre ces problèmes de trésorerie, l’association doit également répondre aux doléances des riverains qui se plaignent régulièrement des nuisances générées par l’aérodrome. Dans un souci d’apaisement, le président a signé une charte de bon usage avec la ville de Colmar et l’association des riverains, en avril 2011. Celle-ci impose aux pilotes un circuit spécifique pour l’atterrissage et interdit le survol de la commune de Houssen. « On impose une hauteur minimum de 5000 pieds et des sanctions sont prévues pour les pilotes qui ne respectent pas la charte. Mais on n’est pas responsable de toutes les nuisances. On ne représente que 10 % de l’activité de l’aérodrome. »

Quatre-vingts pilotes sont actuellement membres du club et l’association compte sur ces portes ouvertes pour attirer de nouveaux amateurs.

« Aujourd’hui, l’aviation est un peu mise à part. Les gens en ont une vision élitiste. On aimerait casser cette image et montrer que c’est un loisir accessible et familial. Un féru de pêche ou de moto a le même budget qu’un pilote. »

Ce week-end, le public pourra découvrir les différentes activités du club et se documenter sur la formation de pilote. « Il ne faut pas être surdoué pour apprendre à piloter. On peut commencer à 15 ans et passer sa licence à 17 ans. »

À côté de ce brevet de base, l’aéro-club assure la formation de pilote privé permettant à ses détenteurs de voyager partout en Europe et d’emporter des passagers. « Le coût d’une formation de pilote oscille entre 8000 et 10 000 € étalés sur deux ans. Les pilotes membres peuvent louer les avions du club pour leurs vols de loisir. »

Pour cette opération séduction, des avions seront mis à disposition pour des baptêmes de l’air ou des vols d’initiation à prix réduits, l’occasion de découvrir son village, sa région d’en haut et de s’offrir de nouvelles sensations.

Y ALLER Portes ouvertes à l’aéro-club le les 31 mars et 1er avril. Tél. 03.89.41.15.25. ; Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Vanessa Meyer Wirckel

Article paru dans le journal L'Alsace
Edition du ven. 30.03.2012
Toute reproduction, partielle ou totale, doit faire l'objet d'une demande auprès du journal L'Alsace
http://www.lalsace.fr