Rencontre avec Olivier Alméras, membre de l’équipe de France de pilotage de précision, ainsi qu’avec l’équipe de l’aéro-club de Colmar.
Cette discipline, encore peu connue du grand public mais bien représentée dans le monde de la compétition, permet de prendre son envol…
« Quand je fais quelque chose, je le fais à fond ou je ne le fais pas du tout », explique Olivier Alméras qui, à 53 ans, est le plus vieux pilote compétiteur de l’aéro-club de Colmar en équipe de France.
Entré tardivement dans le monde de la compétition, ce pilote amateur a aujourd’hui derrière lui de nombreuses médailles et un palmarès impressionnant en équipe de France. « Une passion prenante mais hautement stimulante », confie le pharmacien de profession.
Une discipline peu médiatisée
Pour beaucoup, cette discipline reste mystérieuse. Comment se déroule concrètement un vol de précision ?
Les pilotes commencent par passer une épreuve théorique afin de se familiariser avec la carte et l’itinéraire du vol. Arrive ensuite la phase de navigation, qui s’apparente à un rallye aérien dont l’objectif est d’aller d’un point à un autre en suivant une ligne très précise tracée au sol par ordinateur, tout en respectant le chronomètre. Enfin, c’est l’épreuve d’atterrissage de précision : se poser sur une ligne de 50 cm de large en arrivant à une vitesse de 130 km/h.
L’aéro-club de Colmar forme chaque année de nombreux pilotes, 40 pour l’année 2007, dont une vingtaine se destine à la profession civile ou militaire. « Le prestige du pilote de chasse et de ligne est encore actif », comment Éric Bonin, chef pilote professionnel de l’aéro-club, ici on donne 15 brevets par an. On est en train de mettre en place des petites compétitions au sein du club pour inciter les gens à s’intéresser à la discipline, encore peu médiatisée en dehors des grands événements ».
Olivier Alméras attend quant à lui la relève, et se dit prêt à coacher, c’est-à-dire transmettre la méthode et la passion. « Aujourd’hui, les jeunes qui font de la compétition peuvent toucher des subventions du comité régional aéronautique alsacien ».
Reste à trouver un sponsor.
« Sans eux, le pilote n’est rien… »
Le pilotage est un véritable travail d’équipe, explique Olivier Alméras. « Le rôle des mécaniciens est fondamental lorsqu’ils préparent l’avion, car pour voler il est impératif d’être dégagé de toute autre considération que le pilotage en lui-même. La concentration est essentielle pour la sécurité. Il faut également une bonne école de pilotage qui vous aide et vous encadre ».
Seul, même un bon pilote ne peut pas être au top.
Palmarès de l’année
L’avion idéal pour le pilotage de précision, selon le pilote, reste le CESSNA 52, avec ses ailes hautes, sa visibilité à 360 degrés et sa manœuvrabilité.
L’équipe de France a décroché la médaille de bronze derrière la Pologne et la Tchéquie aux championnats du monde qui se déroulaient à Troyes en juillet l’année dernière.
Cette année, le pilote Olivier Alméras, seul représentant de l’élite en Alsace, a décroché 4 podiums en 4 championnats régionaux, dont la première place à Périgueux.
« Je suis content de ce que j’ai réussi à accomplir à force de travail, et de passion. Notre fierté, c’est de hisser Colmar sur le podium devant des gros groupes comme Dassault. Ici à Colmar, on a une superbe plate-forme, l’environnement est idéal pour le pilotage ».
Clarisse Bargain
Article paru dans le journal l'Alsace
Édition du Mer 1er août 2007.
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