Une fière escale


Les avions Wassmer sont rares et ont un lointain rapport avec l’Alsace. Hier samedi, 21 d’entre eux étaient stationnés à l’aérodrome de Colmar dans le cadre d’une réunion informelle de propriétaires passionnés.


avions_wassmer_dna.jpg

On sait que Benjamin Wassmer venait d’Alsace. D’où exactement ? Il s’agirait de Bitschwiller-les-Thann… Ce qui est certain, c’est que ce compagnon-modeleur a créé une société de construction aéronautique en commençant à fabriquer des hélices en 1905 à Paris, et que l’activité a perduré jusqu’en 1978 du côté d’Issoire (avant que l’entreprise ne devienne Issoire-Aviation).

Si les avions sont devenus rares, la plupart d’entre eux sont connus et référencés par le club Wassmer Passion présidé par Claude Vallerie. Ce samedi, pour leur réunion annuelle, les membres du club, originaires de France mais aussi d’Allemagne et de Belgique, avaient choisi l’aérodrome de Colmar.

« Ce sont des avions très sûrs, donc très solides et fiables »

« C’est une fierté de les avoir en Alsace ! », dit Dominique Journée, membre colmarien du club qui a coordonné la rencontre. « Ce sont des avions très sûrs, donc très solides et fiables. Certains ont été commandés à l’époque par l’armée et l’aviation civile pour les entraînements. Certains avions du club proviennent d’ailleurs de ventes des Domaines ».

Si l’un ou l’autre est encore dans son jus d’origine, la plupart ont été soigneusement restaurés. Comme le CE43 « Guépard » beige, « le plus abouti des Wassmer, une Rolls ! » Mais dans tous les cas, ils sont en excellent état.

Avec une centaine de propriétaires dans le club, Wassmer Passion réunit le plus grand nombre de passionnés et d’avions de la marque. Hier, 21 appareils produits dans les années 60 et 70 étaient alignés sur le tarmac de l’aérodrome, un spectacle rare puisqu’il en resterait assez peu en état de voler dans le monde…

La société Issoire-Aviation ayant cessé d’assurer l’entretien et le suivi de certification des avions en 2002, le club permet aujourd’hui aux propriétaires d’échanger tuyaux et informations, de « assembler et mutualiser nos connaissances pour pouvoir continuer à les entretenir », ajoute Claude Vallerie, qui a acheté son avion il y a 17 ans un peu par hasard avant d’être très séduit à l’usage… « La plupart des appareils en état de vol, nous les connaissons. Mais il en reste encore, en Allemagne et en Espagne notamment. Alors on continue à les traquer ! Et généralement, l’existence de notre organisation finit par se savoir, alors ils viennent nous rejoindre d’eux-mêmes… »

Nicolas Pinot

Le site du club : http://wassmer-passion.org

Article paru dans le journal DNA
Edition du dim. 8 juin 2014