Le meilleur et le plus mythique des bombardiers

C’est un avion mythique qu’il est possible d’admirer aujourd’hui encore à l’aérodrome de Colmar-Houssen. Réceptionné par l’US Air Force en février 1945, le Mustang P51 « Lucky Lady VII » est similaire à ceux qui ont stationné à Colmar, voilà soixante-dix ans…

Le légendaire avion p51 mustang du 14 juillet 2015.jpg

A l’invitation de Patrick Baumann, passionné d’aviation de la Seconde Guerre mondiale, le pilote suisse Christoph Noetinger et son Mustang P51 se posent le temps d’un week-end sur le tarmac de l’aérodrome de Colmar-Houssen, accueilli par l’Aéro-Rétro Club de Colmar. Au programme, baptêmes de l’air pour quelques privilégiés mais aussi et surtout la possibilité de l’admirer sous toutes ses coutures et de converser entre « vieux de la vieille ». Et l’occasion est rare. « Il est arrivé en février 45 sur le front, et a effectué une quarantaine de missions durant la Seconde Guerre mondiale », explique Patrick.

Il a notamment participé à des combats aériens au dessus de l’Italie du nord, de l’Allemagne du sud et de l’Autriche, en protection de formations de B17 et de B24 qui bombardaient l’industrie allemande. Il était piloté par le capitaine Ernest B. Bankey du 364e Fichter group, considéré comme un as des Ardennes après y avoir abattu cinq avions ennemis. Son premier P51 détruit, il en reçut un deuxième qu’il nomma « Lucky Lady VII ». Après la guerre, « il a servi avec l’Air National Guard, donc avec des réservistes américains ». Ensuite, il a eu « douze à treize propriétaires » et a été entièrement restauré, retrouvant pour l’occasion ses couleurs originelles, et recevant des améliorations lui permettant d’embarquer un passager.

Construit à 15 586 exemplaires, le Mustang est l’un des chasseurs alliés de la Seconde Guerre les plus produits, mais aussi et souvent considéré comme l’un des meilleurs. Cependant selon Patrick Baumann, il n’en resterait qu’une centaine en état de vol dans le monde, dont une dizaine en Europe. Son passage à Colmar est ainsi exceptionnel à plus d’un titre. « D’autant qu’au printemps 45, la 33e escadre de reconnaissance de l’armée de l’air, équipée de ce type d’avions, était stationnée à Colmar ».

Mu par un moteur Rolls-Royce Merlin V de 1 450 cv entraînant une hélice quadripale Hamilton de 3,41 m de diamètre, il présente une envergure de 11,28 m pour une longueur totale de 9,85 m. Sa vitesse maxi est de 437 nœuds, soit… 704km/h en palier à 7 500 m. Il était armé de six mitrailleuses de calibre 50, de deux bombes de 454 kg et de six ou dix roquettes. C’est donc très rapidement qu’il a pu voler du Haut-Koenigsbourg jusqu’aux alentours de Fessenheim pour ses vols de démonstration, hier à Colmar.

Et dans le public, essentiellement des connaisseurs, comme Marcel, ancien pilote de ligne venu exprès de Sainte-Croix-aux-Mines. « Le Mustang, c’est le meilleur. Et c’est une occasion unique de l’admirer ici ».

 

Article paru dans le journal DNA
Edition du dim. 19 juillet 2015