Rencontre avec Olivier Almeras membre de l’équipe de France de pilotage de précision qui rentre des championnats du monde avec une médaille de bronze.


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Il était le seul Alsacien de la compétition. À 54 ans, Olivier Almeras vient tout juste de rentrer de Ried, en Autriche, avec ses coéquipiers de l’équipe de France de pilotage de précision et une médaille de bronze. Après une semaine éprouvante, il trouve encore le temps d’expliquer le fonctionnement de son appareil, un Cessna 152. Son ergonomie très particulière facilite la navigation. Ainsi « on perd moins de temps, pour les photos et le timing car tout doit être prêt ».

Un travail de minutie

En fait, « on a les photos sur le tableau de bord et la carte à la main », précise-t-il. Y sont tracés les points que le pilote doit absolument franchir.

Lors des championnats du monde, le vol ne se prépare pas à la légère. Une semaine avant la compétition, les pilotes effectuent des repérages comme les coureurs cyclistes. Le travail du pilote est de « tracer la route, de la minuter et de la faire en vol ». Il doit atteindre le but final qui consiste « à suivre le trait parfaitement sans s’écarter de la route ; de tenir le temps à la seconde près, sur tout le trajet et en plus de faire de l’observation. » Au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit : avoir un œil de lynx. Néanmoins pour gagner, il faut suivre le plan de vol minuté à la seconde près et commettre le moins de fautes possible car « tout est minuté par tranche de vingt secondes ».

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Atterrissage brutal

Lors du championnat autrichien, le pharmacien colmarien a rencontré de multiples difficultés. « L’habitat est disséminé ; on confond les fermes avec les hameaux ». Cet obstacle n’a pas empêché les six pilotes de remporter la troisième place devant les Autrichiens. « Jusqu’au dernier jour, on était au coude à coude avec eux ».

Outre le pilotage, Olivier Almeras maîtrise parfaitement l’atterrissage de précision. L’exercice consiste à poser les roues de l’appareil sur une ligne blanche située dans une aire appelée le porte-avions. On y trouve des fils électriques qui, lorsqu’ils sont touchés, donnent la position exacte de l’avion. « Plus on est loin de la ligne, plus on a de pénalités ». Les performances sont jugées par des experts et trois caméras qui vont filmer les rebonds. Contrairement à ce que l’on imagine, un avion léger sait rebondir. Et c’est parfois brutal. « Il faut poser l’avion sur une pièce de monnaie ».

Aude Forestier

Article paru dans le journal L'Alsace
Edition du mardi 22 juillet 2008
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