Après des années d'incertitude quant à son avenir, l'aéroport de Colmar devrait voir son activité repartir nettement l'an prochain.


Fermera ? Fermera pas ? Longtemps la question est restée en suspens pour l'Aéroport de Colmar. Depuis le début des années 2000, le débat est ouvert. D'un côté, la mairie souhaitait fermer l'aéroport pour récupérer les 105 hectares de terrain qu'il occupe. Et les consacrer notamment à l'accueil de nouvelles entreprises. De l'autre, le milieu des affaires, soutenu par les syndicats patronaux et de salariés, a toujours fait part de son attachement à cet outil de travail, que tous jugent indispensable.

Un accord trouvé entre ces intervenants à l'été 2006 a donc prévu la rétrocession à la mairie de 35 des 105 hectares et a permis la sauvegarde du site, dont la gestion avait, entre-temps, été confiée à la société Liebherr. "Après trois ou quatre années chaotiques, marquées notamment par une fermeture temporaire en 2006, nous allons pouvoir repartir sur de bonnes bases" soulignent Francis Maechling et Francis Rebert. Ils sont respectivement président et directeur général de la Société de l'Aéroport de Colmar, et également cadres dirigeants de Liebherr. L'exercice 2007 a notamment été perturbé par la nécessité de déplacer la piste en herbe, qui jusque-là occupait le terrain rendu à la mairie.

Devenir incontournables pour l'aviation d'affaires.

Après avoir sauvé leur outil, les dirigeants vont désormais s'atteler à le rendre incontournable. "Il y a de la place pour un aéroport d'affaires en Centre Alsace" souligne Francis Maechling. Cette structure, qui se veut souple et réactive, compte drainer notamment une clientèle d'affaires en provenance de toute la "Regio". "Nous allons faire la promotion du terrain de Fribourg à Bâle" assure Francis Rebert. Avec un avantage de taille. Le dispositif ILS qui équipe l'aéroport et le rend praticable quelle que soit la météo. Les responsables, qui ont égalementmis en place un site internet depuis juillet dernier, veulent aussi tabler sur la dynamique de l'aviation d'affaires - l'Europe accusant encore un retard important comparé à l'Amérique du Nord - pour voir l'activité croître en 2008. "Cela dépendra aussi de l'évolution de l'économie locale", concluent les responsables.  Le chiffre d'affaires devrait s'élever cette année à 470.000 euros, et légèrement progresser l'an prochain, qui sera également le premier exercice d'exploitation normale et continue du site depuis bien longtemps.


Philippe Armengaud

Article paru dans le Journal des Entreprises du Haut-Rhin n°6 - novembre 2007

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