Quelque 25 000 atterrissages et décollages sont enregistrés chaque année sur l’aéroport de Colmar-Houssen. Autant de mouvements qui nécessitent une surveillance quasi-constante depuis la tour de contrôle. 
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« Fox X-Ray Echo, bonjour. »
Il se dit des choses absconses dans la tour de contrôle de l’aéroport de Colmar-Houssen. Pour communiquer par radio avec les avions au sol ou en vol, Hubert Durlenwanger, l’un des cinq contrôleurs aériens, répète les cinq lettres de leur indicatif inscrites sur la carlingue. Foxtrot et tango ne sont pas seulement des danses mais aussi les mots pour énoncer les lettres F et T en alphabet aéronautique. « Bon vol, et 21-25 ! », lance le contrôleur à un autre avion. « 21-25, c’est 121-25 : le 100 est sous-entendu. J’ai envoyé l’avion sur cette fréquence qui est celle de la tour de Bâle. »

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Dès 7 h en semaine (8 h, les jours fériés et week-ends) et jusqu’à 21 h (ou 20 h), le contrôleur aérien veille au bon déroulement du ballet des avions qui décollent et se posent sur la piste depuis sa tour vitrée à 360°. Une étroite tour érigée en 1977, qui a remplacé la baraque d’origine qui datait de l’aérodrome construit par les Américains en 1945.

« J’ordonne le trafic de façon à ce qu’il n’y ait qu’un avion à la fois sur la piste », poursuit le contrôleur sans l’autorisation duquel aucun avion ne peut atterrir ou décoller.


Trafic au moment T

Sur cet aéroport sans vraiment de couloir aérien propre, en raison de la proximité de Meyenheim, Strasbourg et Bâle, le contrôleur veille à l’approche des vols commerciaux (aviation d’affaire, évacuations sanitaires et transport d’organes) et des vols d’entraînement. Et régente les mouvements depuis le parking qui longe la piste, au pied de la tour, vers le taxiway et la piste à double sens. « On utilise un seul sens à la fois », précise le contrôleur.

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Tous ces mouvements sont consignés à la main sur des fiches de papier allongées, des « strips » où sont précisés l’immatriculation de l’appareil qui demande à décoller ou atterrir, le nombre d’occupants, la piste où il se posera, la météo, le régime de vol (à vue ou selon un plan de vol)…Plusieurs fiches s’alignent sur le bureau du contrôleur qui longe toute la façade ouest de la tour : elles permettent de connaître l’état du trafic au moment T où la tour est en contact avec les avions. Une fois l’appareil sorti de la zone de compétence de l’aéroport, les fiches sont archivées : elles permettent de comptabiliser les mouvements sur le terrain, d’établir la facturation des taxes d’atterrissage et d’élaborer un historique pour d’éventuelles recherches ultérieures. Une fois le strip rangé, la voie est libre…


Anne Vouaux
Photos Jean-Paul Domb


Article paru dans le journal L'Alsace
Edition du lun. 1er septembre 2008
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