Achetée au groupe Knauf par une holding anglo-saxonne il y a un an, Alsair cherche à se développer sur le segment de l'aviation d'affaires long courrier. Implantée à l'aéroport de Colmar-Houssen, la compagnie aérienne a commencé à étoffer sa flotte.

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Stationné sur le tarmac de l'aéroport de Colmar-Houssen, l'imposant Global Express illustre l'ambition d'Alsair de devenir un des leaders européens sur le marché de l'aviation d'affaires long courrier. Un positionnement stratégique initié il y a un an lorsqu'une holding implantée à Londres a acheté la compagnie aérienne au groupe Knauf qui l'avait créée en 1982.

Ancien directeur chez Dassault Falcon Service, ingénieur de l'École nationale de l'aviation civile et titulaire d'un MBA de l'INSEAD, Jean-Louis Cehovic est le directeur général de la nouvelle structure dont le nombre d'employés est passé de trois à six, sans compter les pilotes free-lance embauchés selon les besoins.

Propriétaire d'un Cessna Citation, Alsair a commencé à étoffer sa flotte avec un Falcon 900B (14 places) et un Global Express (14 places) qui offrent respectivement un rayon d'action de 7 000 km et 11 000 km.


« Si Knauf s'est développé, c'est grâce aux jets »

Avec ses deux appareils qui opèrent essentiellement depuis Paris, Londres et Genève, la compagnie vise une clientèle européenne et les vols intercontinentaux. « Nous proposons une capacité à se projeter et à faire des affaires. Ce n'est pas du luxe », note Jean-Louis Cehovic qui entend effacer les clichés qui collent à son activité en citant un de ses clients : « Ce n'est pas parce que je suis riche que j'ai un avion d'affaires mais c'est parce que j'ai un avion d'affaires que je me suis enrichi ».

« Si Knauf s'est développé à l'international tout comme Michelin depuis Clermond-Ferrand, c'est grâce aux avions d'affaires », poursuit le directeur général en énumérant les avantages de la formule : gain de temps, souplesse, confidentialité, structuration des équipes, image de professionnalisme...


« Le marché offre un potentiel important »

Alsair s'est relancé sur un marché européen qui affichait une croissance annuelle soutenue de 6 à 7 % jusqu'à la crise financière de l'année dernière. Le marché mondial de l'aviation d'affaires a encaissé un repli de près de 30 % de son activité. Jean-Louis Cehovic reste toutefois confiant dans la mesure où les mouvements d'aviation d'affaires devraient tripler en Europe à l'horizon 2025 en restant pourtant trois fois inférieurs aux mouvements constatés aux États-Unis. « Le marché offre un potentiel énorme. »

Jean-Louis Cehovic se réjouit de pouvoir développer Alsair depuis la plate-forme aéroportuaire de Colmar-Houssen, estimant que la société participe au « désenclavement de la région ». Il entretient aussi des relations avec l'aéroport international d'Entzheim dont l'avenir pourrait se concentrer sur l'aviation d'affaires.


Franck Buchy

Article paru dans le journal DNA
Edition du samedi 11 juillet 2009
Photo de Michel PETRY (DNA) représentant Jean-Louis Cehovic, directeur général d'Alsair, devant le Global Express garé sur le tarmac de l'aéroport de Colmar-Houssen.