« Face à la crise de vocation des pilotes », la compagnie d’aviation d’affaires Airailes, basée à Colmar/Houssen, a réduit sa voilure de moitié. Mais offre de plus en plus de souplesse à son exigeante clientèle.

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Le « jet » CJ 3, arrivé (presque) tout droit des usines américaines à Colmar, pèse 5,4 millions d’euros. Un biréacteur qui remplace un autre Cessna de la génération précédente dans la flotte de la compagnie Airailes, dont le siège social est passé de Colmar à Husseren-les-Châteaux depuis l’« affaire » de l’aérodrome…

« Nous avons compté, début 2006, jusqu’à six avions et une quinzaine de salariés, dévoile Guy-Éric Oumier, chef pilote et P.-D.G., fondateur d’Airailes en 1992. Après des départs volontaires non remplacés, notamment en raison de la crise de vocation des pilotes, nous ne sommes plus que dix, dont quatre à Colmar, sans compter mon poste ni celui de mon épouse qui est gérante, pour trois avions. Plutôt que de former des pilotes qui risquent de partir vers les grosses compagnies, lesquelles connaissent aussi des difficultés de recrutement, nous préférons désormais une stratégie raisonnée. L’aviation d’affaires reste en pleine croissance, et même si nous ne pouvons pourvoir à la forte demande, nous continuons de monter en gamme en termes de qualité des prestations ». 

« Un pari sur l’avenir »

 Ainsi avec une autonomie de 3 400 km, le nouvel avion peut rejoindre sans escale Moscou, Beyrouth ou Agadir. « Notre chiffre d’affaires est redescendu en dessous de trois millions d’euros, poursuit Guy-Éric Oumier. Mais un tel investissement est toujours un gros pari sur l’avenir ». Y compris sur celui de l’aérodrome : « Celui qui conduirait à sa fermeture manquerait cruellement de vision à long terme pour Colmar et sa région… ».

Jean-Frédéric Surdey  

Article paru dans le journal L'Alsace / photo Jean-Frédéric Surdey
Edition du dim. 11 mai 2008
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