Beau coup pour le président de l’aéro-club de Colmar qui avait invité, hier, lors des portes ouvertes, les 18 candidates à l’élection de miss Alsace 2013.

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Smartphone en main, le père, deux chiens en laisse et casquette sur la tête, claque photo sur photo de ses gamins assis dans un avion puis un planeur. C’est la sortie dominicale pour la famille. Puis c’est la visite de l’exposition des miniatures, dans un des halls de l’aéro-club. « Ils ne sont pas à vendre ! Ils les ont sortis pour les faire voir », lâche le même père qui enchaîne les « on ne touche pas » à destination de ses garnements aux mains baladeuses.

« Tu aimes les animaux ? », « Où voudrais-tu voyager ? »

Sur le tarmac, les avions se découvrent à terre. Certains prennent de la hauteur. Comme ce CAP-10 qui enchaîne les figures de voltige. Looping, verticale, ligne droite, mise sur le dos… Au micro, on commente et on vulgarise. Puis l’animateur du jour annonce l’arrivée des 18 candidates à l’élection de miss Alsace. Du coup, le public fonce vers le car podium, délaissant avions et hélicoptères. La présidente du comité miss Alsace, Claudia Frittolini, ancienne championne régionale (1987), prend le micro et présente, en guest star, Emilie Koenig, miss Alsace 2012, et sa deuxième dauphine, Mélissa Leder.

La jeune femme originaire de Griesheim, qui a participé à l’aventure miss France, raconte son année « de rêve », entre élection à Limoges et voyage à l’île Maurice. « Dur, la vie de miss », sourit un sexagénaire.

Puis vient la présentation des prétendantes à l’écharpe régionale. Le « Jean-Pierre Foucault » local interroge chacune, après les avoir embrassées. Les questions, toujours les mêmes, appellent des réponses banales. « Tu aimes les animaux ? », « Où voudrais-tu voyager ? » « A quel métier te destines-tu ? » « Tu pratiques un sport ? » Aux filles d’élever le débat que l’humour quelquefois douteux de l’animateur fait retomber.

Laurine Arnold, 19 ans, se voit en future CPE (conseillère principale d’éducation), Barbara Dietemann, 19 ans également, se destine à devenir professeur des écoles. Julia Dusaucy souhaiterait se rendre au Cambodge depuis qu’elle s’est penchée sur le génocide des Khmers rouges. Claire Fremat, au projet professionnel très précis (designer d’intérieur de véhicules), répond finement à la question sur le voyage. « J’aimerais partir avec les autres futures miss régionales… »

Laura Strubel, 24 ans, pianiste professionnelle, bluffe le public par son assurance et sa grande taille (1,82 m).

Dans l’assistance, on y va de son commentaire. « J’aime bien la robe bleue ; et aussi la veste rouge ». Photos, sourires, les miss posent. Six d’entre elles auront droit à leur baptême de l’air.

La venue des 18 candidates à Colmar est un très bon coup pour Stéphane Wagner, président de l’aéro-club depuis deux ans. « Je cherchais des actions afin de promouvoir le monde de l’aéronautique ». C’est réussi.

Samedi, le tarmac a vu défiler près de 200 personnes. Beaucoup plus hier. « Je veux montrer qu’il s’agit d’un sport comme un autre, pas forcément réservé à une élite fortunée ». Stéphane Wagner a récupéré un club « proche du dépôt de bilan ». Mais depuis, il tente de remonter la pente. Il affiche un chiffre d’affaires de 172 000 € pour 1 200 heures de vol à l’année avec quatre avions. Mais on est encore loin des 2 400 heures enregistrées en 2007.

N.R.


Article paru dans le journal DNA
Edition du lun. 8 avril 2013