Entre Entzheim et l’EuroAirport, Colmar entend se positionner comme aéroport d’affaires régional : plus d’1 million d’euros y sont investis dans un vaste chantier de modernisation.

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Colmar mise sur le développement de l’aviation d’affaires qui devrait connaître, selon les experts, une croissance de 3 à 6 % par an jusqu’en 2025. Un créneau qui n’intéresse guère les grandes plateformes, où il représente souvent moins de 5 % du trafic.

Le gestionnaire de l’aéroport colmarien, la société ADC (détenue à 100 % par Liebherr), a engagé, avec le soutien des collectivités locales et de la CCI, un chantier de modernisation d’environ 1 150 000 euros. Objectif : rendre l’outil plus attractif pour les déplacements professionnels des entreprises et des hommes d’affaires. Et justifier son label de « French Business Airport ».

Salon VIP, salle de conférences

L’aérogare vient d’être entièrement rénovée pour mieux accueillir clients et équipages. Les locaux ont été réaménagés pour un montant de 504 000 euros , et complétés par une salle de conférence de 50 places, un salon VIP, une salle de cattering pour la préparation des plateaux-repas, et la mise aux normes du bureau des douanes.

Une deuxième tranche de travaux de 653 000 euros, « liée à des transferts de charges de l’État sur le gestionnaire », est en cours. Elle concerne la station météo avec l’implantation de nouveaux capteurs et la mise à niveau des systèmes de guidage de vol. La procédure d’atterrissage aux instruments (ILS) est remplacée par un système de positionnement par satellite (GNSS), « le GPS appliqué à l’aéronautique ». Déjà en place sur l’axe nord, ce dispositif devrait être installé sur l’axe sud en octobre. L’exploitant prévoit d’ajouter des rampes d’approche, pour une sécurité renforcée. Avantage de la technologie GNSS : « des approches plus rapides et plus courtes et une réduction du bruit au-dessus de la ville, lors des circuits d’atterrissage », expliquent les responsables d’ADC, Francis Maechling et Francis Rebert. Des investissements très lourds pour l’exploitant, qui envisage d’augmenter les redevances aéronautiques pour améliorer l’équilibre financier de la plateforme.

Par sa souplesse, son ouverture possible 24 heures/24, le petit aéroport colmarien est en mesure de faire ce que les deux grands ne font pas, ou ont des difficultés à faire : du transport sanitaire et d’organes, de clubs sportifs, d’artistes de la Foire aux Vins, de personnalités politiques… Une vingtaine d’agents sont attachés au site, dont 6 contrôleurs aériens.

Menacée de fermeture il y a une dizaine d’années, la plateforme colmarienne est un équipement structurant au service du développement économique, utilisé par des grandes entreprises comme PSA, Cuisines Schmidt, ou Liebherr… Son trafic a augmenté de 28 % en 8 ans. L’an dernier, l’aviation d’affaires a représenté 3 500 mouvements, soit 10 % des 31 573 décollages et atterrissages effectués sur le tarmac colmarien, où évoluent également des associations ainsi que des sociétés aériennes et de maintenance. Son gestionnaire mise sur le nouveau confort pour lui donner des ailes.

I.N.

Article paru dans le journal DNA
Edition du jeu 9 octobre 2014