Construire son avion et décoller


L'aéromodèle club Jean Mermoz de Colmar proposse aux jeunes, et aux moins jeunes, une école de formation. Là, dans les ateliers proches du terrain d'aviation, les élèves construisent leurs avions avant de les faire voler au Fronholtz.

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Collé à l’aérodrome, à deux pas de la Statue de la Liberté, se trouve le siège de l’aéromodèle club Jean Mermoz. Au premier étage de ce bâtiment anonyme de la zone commerciale règne une ambiance studieuse. Dans une première pièce sont alignés plusieurs modèles d’avions, avec ou sans ailes. Juste à côté, dans la partie atelier, en ce mercredi, élèves et moniteurs de l’école de formation sont en pleine fabrication.

« L’aéromodélisme, c’est d’abord le travail du bois, des connaissances en aérodynamisme, en mécanique, en électricité et en électronique. On construit des modèles selon le nombre d’années à l’école, indique René Krust, président du club. Le premier, c’est le jingle, fait en balsa et en polystyrène, d’une envergure de 1,5 m avec un moteur thermique de 5cc ».

Alex Depp, 15 ans, en deuxième année, planche sur l’arrière de son avion de voltige, imaginé par François Ritter, un des moniteurs. « Je suis en train de régler les guignols qui font la liaison entre les commandes et la gouverne, explique-t-il. Je travaille sur ce modèle depuis le mois d’octobre ». En attendant de pouvoir le faire voler, il pilote le jingle qu’il a réalisé l’année dernière. Car ici, chaque élève a au moins un avion.

Dans le fond de la pièce, le plus jeune élève, Jean Bronner, 11 ans, déjà en 3 e année, fixe les ailes de son funtana, un avion de voltige de 9cc. Après cela, il ne lui restera que l’équilibrage à faire. « Jean, c’est un pilote exceptionnel », tient à dire Benoît Losser, 18 ans, en 5 e année. « Il a participé l’an dernier aux championnats du Haut-Rhin d’aéromodélisme et a terminé premier dans sa catégorie », précise René Krust. Benoît n’a pas démérité non plus en décrochant une troisième place. Selon lui, « l’avion, en aéromodélisme, ça s’apprend pas n’importe où, sous-entendant que cela ne s’improvise pas. Si on n’a pas bien appris à piloter, c’est le crash assuré ! »

Si aujourd’hui, il n’y a que des pilotes chevronnés et qu’il est de plus impossible de voler compte tenu des conditions météo, les pilotes novices découvrent le pilotage sur le terrain du Fronholz en double commande avec leur moniteur, un peu à l’exemple des auto-écoles.

Cette école de formation fonctionne tous les mercredis après-midi en deux sessions, de 14 à 18 h puis de 18 à 20 h. Théoriquement, elle est ouverte aux jeunes de 10 à 18 ans ; dans la pratique, c’est la motivation qui fait figure de sésame. Ainsi Jean, complètement passionné, a commencé à 9 ans. Et il a transmis le virus à son père Alain, en 2 e année d’école. À l’atelier, le tandem père-fils s’épaule : papa file un coup de main côté fabrication ; et fiston montre comment bien effectuer les manœuvres.

Cet été, l’école de formation participera aux stages d’été proposés par le CAC.

JFT

Les cours commencent au mois d’octobre. Il en coûte 170 € pour la construction d’un avion plus la licence. Renseignements sur www.amcmermoz.com

Article paru dans le journal DNA
Edition du ven. 3 juin 2011
Photo DNA - Laurent Habersetzer