Olivier Almeras est l'un des tous meilleurs sportifs français dans une discipline aussi spectaculaire que méconnue : le pilotage de précision. Récemment promu en équipe de France, il n'oublie pas pour autant ce qu'il doit à Colmar.
« Personne n'y comprend rien ». A 53 ans, c'est le plus gros regret d'Olivier Almeras, lui qui collectionne les podiums et les médailles : que le grand public ne soit guère sensible aux performances des pilotes de précision. « Pourtant, explique le sportif, c'est une discipline qui requiert beaucoup de dextérité, de concentration et de mémoire ». L'exercice revêt également une dimension spectaculaire, puisque les aviateurs doivent réaliser un parcours imposé avec une précision parfaite.
Comme dans une course d'orientation, l'objectif est d'atteindre, en avion, plusieurs points géographiques, le tout en un temps donné, puis de parvenir à atterrir sur une ligne tracée au sol, "large" de seulement 50 centimètres. Des exigences techniques extrêmement pointues, qu'a pourtant fini par maîtriser Olivier Almeras, détenteur d'un palmarès 2007 impressionnant : quatre compétitions, quatre podiums, des résultats qui le placent parmi les cinq meilleurs pilotes français.
Au-delà des challenges nationaux, la consécration suprême vient pour lui de l'équipe de France, qui lui a ouvert ses portes il y a un an. Un souvenir encore exceptionnel pour Olivier Almeras. « Lorsqu'on a fait appel à moi dans cette équipe, c'était incroyable. Le téléphone a sonné et je n'y ai pas cru. Aux championnats, ça parlait russe par là, italien par ici... Une ambiance magique ». D'autant que les pilotes tricolores, avec Olivier en leur sein, ont décroché la médaille de bronze.
« Donner une bonne image de Colmar »
Pourtant, ce pilote amateur - pharmacien à Riquewihr de son état - ne prend pas la grosse tête et veut rester un simple passionné, « comme d'autres sont des passionnés de golf ». Lorsqu'il parle de son avion de compétition, « un Cessna 152 - véritable perle rare », Olivier Almeras peut en conter chaque détail avec les gestes amples et le souffle court qui caractérisent les vrais mordus d'une discipline.
Une passion doublée d'un attachement sans faille à la structure où il a fait ses débuts et où il continue de s'entraîner deux heures par semaine : l'aéroclub de Colmar. « A chaque compétition, explique-t-il, je sais que c'est ce club que je représente, et le plus important pour moi c'est de donner une bonne image de celui-ci et de la ville de Colmar ». Mission largement accomplie, au vu des prouesses nationales et internationales du champion alsacien. Mais ce pionnier ne compte pas s'endormir sur ses lauriers. Il veut créer, à Colmar, une véritable tradition de pilotage de précision. « Pour cela, il faut absolument que des jeunes nous rejoignent », insiste le pilote, qui envisage de devenir coach.
Frédéric Says
Article paru dans le journal "Dernières Nouvelles d'Alsace"
Édition du Mar 31 juil. 2007.
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